Sans queue ni tête

2021

Dans le cadre d’ateliers réalisés lors d’une mission artistique avec la protection justice jeunesse, une intervention dans différents lieux emblématiques de la Thiérache a été imaginée. L’un projets retenus a eu lieu sur un tronçon de la RN2 qui a la particularité de traverser le territoire de la Thiérache. Esquissant aux yeux des jeunes la route infinie des possibles, il s’agit à travers cette peinture sur route de les inviter à laisser derrière eux les têtes à queues, les bifurcations et les impasses, et d’entrevoir de nouveaux ponts et les routes du futur. Le chemin n’est pas toujours droit, les marquages au sol suivent les destins d’épis en bataille… Au final, personne ne rentre bredouille car les lignes ont été lancées, tracées et si l’image est éphémère, le projet restera dans les mémoires…

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Atelier danse avec Odile

A vos fourchettes

2021

En travaillant avec l’Institut de Genech (institut spécialisé dans l’agroalimentaire), il semblait évident de chercher comment l’art peut interroger les pratiques agricoles et la sensibilisation du consommateur. Aussi, c’est un objet de la vie courante, la fourchette, qui a été appréhendée comme objet artistique. Une récolte a été mise en place sur le territoire permettant d’obtenir 7 000 fourchettes. Les semis de fourchettes ont été plantés collectivement en pot et sous serre en attendant la suite…

Arboretum à histoire

2021

En collaboration Avec Sarah d’Haeyer, nous avons imaginé un parcours initié depuis l’intérieur vers l’extérieur. Le projet était de proposer aux habitants du territoire de réenchanter la forêt. Ce projet est né de l’histoire de l’Arbre Échelle, arbre célèbre sur le territoire de par son étrange constitution puisque l’écorce a englouti les barreaux d’échelle qui permettaient aux soldats de la Première Guerre Mondiale d’observer les mouvements de troupe.
Ainsi, les habitants ont été invités à imaginer quels pouvoirs les arbres détiennent. Chacun a pu attribuer un nom à un arbre de la forêt et par un travail d’écriture inventer l’histoire de cet arbre, raconter ses anecdotes, dévoiler ses petits secrets et même lui attribuer une date d’anniversaire. : «arbre bisous», «arbre sieste», «arbre yoga», «arbre chanson», «arbre poème»…
Quelques mois plus tard, les noms de plus de 70 arbres ont pris forme discrètement et naturellement sur leur tronc et une visite a été organisée pour permettre à chacun de découvrir cet arboretum à histoires à ciel ouvert.

La souris verte

2021

A l’image de la chanson «une souris verte…», l’idée était de parcourir l’espace en ayant différents univers. Aussi les enfants ont ils été amenés à réfléchir à des suites pour la chanson et de ces textes sont nés les univers réinvestis dans la cour. Lors d’ateliers avec l’équipe enseignante et accompagnés par les familles, les enfants ont construit les tracés de leurs réalisations et peint avec de la peinture routière.
Ce jeu entre l’invention, la musique, l’écriture et la création artistique a permis aux plus jeunes de s’approprier à la fois le patrimoine immatériel d’une chanson mais aussi un espace de vie, celui de la cour de récréation

Drapeaux oubliés

2021

Partant du constat du manque des deux drapeaux officiels à l’entrée d’un collège, collège situé sur le territoire de l’entreprise Doublet (spécialisée dans la confection de drapeaux), il a été proposé aux élèves de marquer leur territoire. Ainsi, tels des découvreurs de nouvelles terres plantant leurs drapeaux sur un territoire vierge, les collégiens ont été invités à réfléchir à l’utilisation d’espaces non exploités au sein même de l’établissement. Le toit terrasse a été retenu comme un espace vierge et invisible mais qui offre à la fois toute la visibilité nécessaire. A travers cette prise de hauteur, les élèves ont donc développé leur propre iconographie entre revendication et histoire collective. Ils ont déambulé avec les 160 drapeaux créés avant de les planter fièrement.

Autel aux Chats

2021

Une école envahie par les chats, ça n’existe pas… Et pourtant… Dans ce milieu rural, les chats avaient pris possession de la cour de l’école maternelle. Prenant le prétexte de leur invasion, les ressorts de la construction d’une nation ont été utilisés dans un projet artistique à l’effigie des chats. Après avoir revêtu l’uniforme de chat (masque), écrit les revendications poétiques de la population, créé un hymne (une Marseillaise de miaou), une procession a été mise en œuvre vers l’école élémentaire. Parallèlement à cela et afin de conserver le lien collectif, pendant le confinement le projet a trouvé une nouvelle source d’inspiration: chaque enfant a pu créer son chat imaginaire qui a été déposé dans un autel à chats lors des retrouvailles.

Émergence de la contrebande

2019

Le Sud Avesnois est un territoire proche de la Belgique et qui dit transfrontalier dit échanges commerciaux voire contrebande.
Ainsi le projet sur ce territoire, historiquement marqué par les manufactures de filature, a été orienté dans la récolte de carrés de tissus de 52 cm pour créer 1,2 kilomètre de patchwork symbolisant à la fois le lien entre les gens et la création d’un tissu social.
Dans le bocage avesnois, cinq manufactures ont été ouvertes dans les lieux de vie (école élémentaire, antenne Emmaüs, association d’habitants, classe de SEGPA au collège, écomusée) pour permettre la récolte des tissus et leur assemblage grâce à des ateliers de couture transgénérationnels.

l’Entreprise Contrebande

2019

A force de rencontres, les participants et les partenaires publics et privés ont souhaité développer la contrebande et une véritable entreprise s’est mise en place ainsi qu’une philosophie de vie sur tout le territoire. Une monnaie de contrebande a été frappée, un journal «le p’tit contrebandier» a été publié durant toute la durée de la résidence-mission, des verres estampillés contrebande ont été créés par l’écomusée du verre puis des produits locaux (savons, chocolats, bières) ont été saisis par les contrebandiers et échanger dans un esprit d’économie circulaire. Ainsi au-delà des échanges matériels ce sont bien les habitants qui se sont trouvés touchés voire impliqués d’une manière ou d’une autre dans ce geste artistique.

Pendant le confinent, une sculpture immersif s’est développée pour continuer la Contrebande à Champs sur marne.

Paysage végétal

2020

Installation végétale, dans le cadre d’un séminaire d’entreprise avec l’agence d’urbanisme de Saint-Omer

Dans le cadre d’un séminaire d’entreprise pour l’agence d’urbanisme de Saint-Omer, nous avons réfléchi avec l’équipe au paysage du futur à partir de la ville actuelle et de ses problématiques.

Au cours de brainstorming, l’enjeu écologique s’est rapidement imposé tant dans le fond que dans la forme. Le dérèglement climatique et ses conséquences sur l’urbanisme a été la clé d’entrer pour «fabriquer» ce futur paysage. Parallèlement, nous nous sommes interrogés sur la manière de produire un geste artistique où l’environnement serait au cœur de la matière utilisée. En reprenant les codes du land art, nous avons récupéré des éléments issus de la nature puis les avons teintés.

Finalement, une installation végétale éphémère de 60 mètres carrés a été réalisée en intégrant à la fois des problématiques écologiques et des réalisations architecturales visionnaires. Une manière de faire dialoguer nature et culture…

Manif à l’arboretum

2019

Manifestation au collège, dans le cadre du contrat local d’éducation artistique, communauté de communes de Flandre intérieur

Dans ce collège rural, il n’est pas toujours évident de se faire entendre, de partager ses revendications ou tout simplement d’évoquer ce qui anime les jeunes. Pourtant le contexte national avec les gilets jaunes et les grèves scolaires pour le climat ont donné matière à réfléchir sur ce que signifie revendiquer. Quels messages faire passer? Comment les transmettre? Quelle écoute et prise en compte des idées de la jeunesse? Les 1200 jeunes et personnels du collège se sont emparés de ces questionnements en écrivant leurs mots et maux d’ados sur des pancartes avec lesquelles ils ont ensuite manifesté.

Afin que cette trace demeure, les mots ont été plantés comme des graines dans un arboretum au sein même du jardin du collège. Une image de cet ancrage terrien aux idées parfois solaires de la jeunesse…

Cartographie ludique

2019

Intervention scolaire dans le cadre du contrat local d’éducation artistique de la communauté de communes de Flandre intérieur

Dans cette école, les élèves ont souhaité réenchanter leur quotidien en transformant
l’espace gris inanimé de la cour de récré en un paysage foisonnant de surprises colorées.
Après des échanges entre les élèves, chaque classe a conçu un espace avec des spécificités:
château, lieu aquatique ou univers intergalactique,…

Ce fourmillement a nécessité un lien et à l’image d’Alice aux pays des merveilles, la
traversée du miroir s’effectue ici comme une cartographie de lieux imaginaires à rejoindre
par la route dessinée ou par les airs pour les plus créatifs…

De l’autre coté du mur

2019

Intervention en milieu scolaire dans le cadre du contrat local d’éducation artistique de la communauté de communes de Flandre intérieur

De l’autre côté du mur, il n’y avait pas de vert. De l’autre côté du mur, il n’y avait pas d’arbre.
Alors, il a fallu faire traverser le miroir pour que la nature reprenne ses droits dans la cour de récréation.
Les enfants ont pris appui sur ce mur et ont voulu l’enchanter en le végétalisant. Le bois de palette a servi de support à cette création qui progressivement, naturellement, viendra envahir la cour et peut-être un jour l’autre côté du mur.

La cour des défis

2018

Installation au sein du collège, dans le cadre du contrat local d’éducation artistique de la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer

La cour des défis est née dans un collège classé en REP+. Initialement, l’équipe éducative rencontrait de grandes difficultés à rassembler les élèves et pour faciliter leur montée en classe, la cour de récréation a été transformée en «parking à élèves». Là où son dessein premier est de favoriser la libre circulation des élèves dans leur temps libre et de leur permettre de s’aérer l’esprit, la cour de récréation était graphiquement devenue un assemblage de cases où ils étaient enfermés. Aussi, en une semaine, élèves et membres de l’équipe éducative volontaires ont établi qu’il fallait redonner du sens à cet espace et ont réalisé cette cour de défis. A l’image d’une cour des miracles avec ses propres règles, son propre langage et son instruction si spécifique, la cour des défis a été élaborée de manière à renouer avec la nature première de la cour de récréation: celle du jeu.

Les cases servant à rassembler les élèves et à les isoler les uns des autres lors de la montée en classe ont été réinterprétées comme un jeu de l’oie. En effet, chaque case correspond à un défi lié à une matière enseignée dans l’établissement. En suivant le parcours en équipe, les élèves de toutes les classes peuvent ainsi être ensemble et surtout se mesurer les uns aux autres pour progresser. Les objectifs éducatifs et pédagogiques sont donc sous-jacents à l’objet artistique et ludique imaginé permettant d’établir une symbiose dans l’appropriation d’un espace par l’art.

Et si on construisait notre Manège ?

2018

Installation au sein de l’APEI, dans le cadre du contrat local d’éducation artistique de la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer

Le manège a été réalisé avec des enfants et des adultes porteurs de handicap d’Etablissement et Service d’Aide par le Travail. Le travail du bois étant prépondérant dans cet établissement, l’objectif était de permettre une approptiation artistique d’une technique connue et maîtrisée par le public.

De fils en aiguilles, il est apparu au cours des échanges, qu’une fascination pour les fêtes foraines et notamment la locale «ducasse» était très présente chez le public et les membres de l’équipe de l’ESAT. Aussi, l’idée d’un manège a progressivement émergé.

Ce manège à rotation intégrée a permis de révéler les imaginaires des participants et a renforcé le caractère féérique inital des arts forains. En effet, guidés par des références historiques, animalières, culturelles voire cultuelles, les participants ont fait de ce manège un monde étrange, une sorte de parenthèse enchantée, un cabinet de curiosité de plein air qui renoue ainsi, en étant accessible à tous, avec la qualité populaire des foires foraines.

L’uniforme et le migrant

2018

Série photographique, dans le cadre du Contrat Local d’éducation Artistique, communauté d’agglomération du pays de Saint-Omer

Dans le cadre d’une résidence auprès des migrants accueillis par France Terre d’Asile la question des frontières a été abordée. Les frontières ne s’estompent pas lorsque les obstacles physiques ont été dépassés. Et ces frontières mentales sont de loin les plus complexes à franchir. Les jeunes hommes ne désiraient qu’une chose: disparaître, se fondre dans le décor et quoi de plus efficace pour être dissipés dans la masse que l’uniforme :

-«uni»- «forme»: une seule forme de même aspect
-«uni»- «forme»: qui présente partout et toujours la même forme
-«uni»- «forme»: simplicité voire ennui
-«uni»- «forme»: ensemble dans un tout

Si la République a choisi pour ses représentants l’uniformité c’est bien pour faire prévaloir l’un des principes fondamentaux de la démocratie: l’égalité. Paradoxalement, la démocratie et ses représentants sont en souffrance voire en crise et les uniformes plutôt malmenés… Que dire en effet de ces policiers qu’ «on» caillasse ? De ces gardiens qu’ «on» agresse ? De ces médecins qu’«on» insulte ? De ces élus qu’«on» méprise ?

Conscients ou non de ces paradoxes, les participants ont changé de peau en revêtant l’uniforme afin de mettre au placard le passé, de se laisser le droit à un avenir et d’être comme monsieur tout le monde. Pris en photographie dans les espaces liés aux métiers représentés par l’uniforme, l’anecdote veut que les passants aient crus qu’ils étaient médecin ou encore représentant des forces de l’ordre…

Les fantasmagoriques

2017

Sculptures, installation dans le cadre du dispositif quartier, politique de la ville, Étaples sur mer

Cette installation a été réalisée avec la population du quartier Renaissance à Etaples-sur-mer. Dans ce quartier en restructuration, l’idée était d’héberger les créatures fantastiques créées lors d’ateliers et de continuer à faire rêver.

L’aspect formel de la pièce est issu de dessins effectués par des enfants. La population du quartier a conçu et fabriqué les plans, la structure, les écailles,… La sculpture est composée de vitraux ce qui permet de découvrir dans les entrailles de la créature les créations des enfants.

URGA, Unité de Recherche en Gestes Artistiques

2017

Présence artistique au centre hospitalier de Boulogne sur mer

L’Unite de Recherche en Gestes Artistiques a émergé des discussions, des échanges et également du contexte dans lequel devait se réaliser cette résidence. En effet, au sein de l’hôpital, un ancien service était en attente de rénovation. Ce fut le point de départ d’une réflexion collective pour interroger les codes et les coutumes du milieu hospitalier. Différentes actions ont été deployées avec les usagers et les professionnels de santé notamment une recherche expérimentale sur la nasographologie.

Des équipes de médecins réunissant malades et soignants ont été créées afin de réaliser des consultations nasales (plus de 500) selon un protocole co-construit. Puis l’étude a été enrichie d’une fresque nasale. Enfin, des places de parking à l’effigie du nouveau service de santé artistique public, l’URGA, ont été tracées afin de le matérialiser comme tous les services de l’établissement. Un film a été réalisé et a permis de capter l’ensemble d’une opération chirurgicale de nasographisme parrallèle oblique.

Phoenix

2016

Pièce réalisée dans le cadre du programme de mission d’appui artistique, bois, métal, polystyrène, peinture routière, Douai

Travaillant avec un public jeune (de 5 à 21 ans) ayant des handicaps moteurs et/ou mentaux, je me suis appuyé sur les éducateurs, les professionnels médicaux, les membres de la direction et du bureau de l’association, les élus locaux et les représentants de la Direction Régionale des Affaires Culturelles ainsi que l’Agence Régionale de Santé pour élaborer et conduire différents ateliers autour de la notion de gigantisme. Partant du souhait de l’équipe de poser un autre regard sur le handicap, un double objectif s’est dessiné : lever les yeux au ciel afin d’élever le regard et rendre possible ce qui paraît impossible.

Ainsi pendant plusieurs semaines, j’ai mené des ateliers menés dans chaque unité de l’Institut médico-éducatif aboutissant pour chacun à la création de gestes artistiques. En m’appuyant sur les histoires des enfants, les environnements connus et leurs compétences, toutes les étapes de la création ont été expérimentées : élaboration du geste artistique à travers des échanges et des recherches, conceptualisation, réalisation plastique et scénographie de l’exposition.

Le lâcher-prise, le fait de s’autoriser à aller au-delà des limites, des cadres et des normes permis par la notion de gigantisme ont pris tout leur sens lors du vernissage ouvert aux jeunes, aux familles, aux équipes, aux habitants et aux partenaires. En effet, la pièce maîtresse du processus, un gigantesque phoenix, a alors pris son envol à l’aide d’une grue. Cette envol, vécu comme une libération finale de la démarche artistique, a avec surprise fait lever les yeux au ciel appuyé par une musique créée pour l’occasion.

Cette pièce fait partie de l’ensemble avec le phoenix. En effet, fort de l’univers du super héros, nous avons repris l’esthétique du «bat» signal (projecteur luminueux dirigé vers le ciel pour faire appararaître le symbole de Batman).

Les jeunes ont alors échangé pour se mettre d’accord sur la forme qui permettrait au phoenix de prendre son envol. Ainsi la piste d’atterrissage et de décolage a-t-elle été imaginée et créée sur une feuille de 3 mètres puis de 5 mètres 50. Le pochoir ayant été réalisé, une autre équipe s’est servie de la peinture routière pour inscrire le symbole au sol comme un signe annonciateur de la venue du super héros: le phoenix.

Cubes sensoriels

2016

Ce projet a débuté par l’observation résultant des premières visites du secteur 1 de l’Institut Médico-Educatif. Ce secteur correspond aux enfants les plus jeunes et l’équipe médicale et pédagogique valorise et met en oeuvre une approche centrée sur les sens : le «toucher» en utilisant des textures diverses , la vue et également l’odorat.

Aussi en mixant le principe du puzzle et du volume, en mélangeant la fabrication individuelle et la réalisation collective, l’objectif du cube sensoriel est apparue: chaque participant obtient ainsi un espace d’expression et de sensations sur une plaque en bois. La forme cubique est reprise de l’esthétitique des cubes traditionnels, forme dans laquelle sont assemblées les productions des participants.

Durant la présentation, les spectateurs ont été invités à mettre leur pierre à l’édifice en créant leur espace d’expression à travers des plaques pour poursuivre le processus initié avec les enfants et l’équipe de l’Institut Médico-Educatif. Ainsi, les enfants ont pu à leur tour transmettre: ils se sont faits les passeurs de l’histoire de la pièce, des matériaux privilégiés, des techniques utilisées. Un jeu dans un jeu où le spectateur peut appréhender l’objet sous toute ses formes.

Prudence 59

2016

Après quelques jours avec l’équipe pédagogique, les éducatrices m’ont fait part des difficultés qu’elles rencontraient avec les enfants du secteur 3 souvent placés dans ces classes de la dernière chance.

Avec les enfants, nous avons réfléchi à un symbole qui pourrait évoquer à leurs yeux la fragilité du parcours qui pourtant permet de continuer à cheminer malgré les épreuves rencontrées. Aussi, l’idée d’un bateau confectionné à partir de matériaux fragiles comme du papier et du carton leur est apparue. Le défi consistant dès lors à le faire naviguer sur les eaux. A partir de papier et de carton, le bateau a été réalisé. Les bouteilles en plastique ont quant à elles permis de garantir la flotaison de l’œuvre réalisée par toutes les classes du secteur 3. La mise à l’eau pour célébrer l’aboutissement de ce projet a été effectuée lors d’une journée d’inauguration. Les enfants ont alors pu constater que malgré les fragilités apparentes, l’objectif a été atteint, en allant à leur tour dans le bateau voguant sur l’eau.

Maison, ote des 3 petites poules

2016

Depuis plusieurs mois, les enfants avaient découvert qu’une poule sauvage avait élu domicile dans le jardin de l’Institut Médico-Educatif. Se montrant très soucieux de ces conditions de vie, les enfants ont décidé de lui créer une maison. Le célèbre conte des trois petit cochons s’est alors imposé car au-delà de vouloir protéger des dangers extérieurs, ce conte a inspiré des générations dans le fait de travailler dur pour réussir, dans l’espoir que le travail acharné finira par conduire à des résultats favorables.

Aussi, le conte s’est matérialisé par la réalisation de trois murs avec les matériaux utilisés par les trois petits cochons: la paille, le bois, la brique. Cette approche a permis aux enfants de réinvestir des techniques diverses. Afin de préparer le vernissage et de tendre à donner à la maison l’empreinte de l’Institut Médico Educatif, des poules de races différentes ont été choisies par les enfants pour habiter ce nouvel abri. Des recherches avec les enfants ont été entreprises pour faire appel à un agriculteur local afin qu’il puisse devenir partenaire du projet en fournissant les volatiles et en prodigant des conseils pour leur garantir de bonnes conditions de vie.

Bataille Navale

2016

Pièce réalisée dans le cadre d’un workshop, l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, polystyrène, peinture, Trégastel

A l’heure de forts déplacements de populations, j’ai invité les étudiants de l’Ecole des Beaux-Arts de Brest à s’interroger sur le lieu où nous sommes, où nous prenons racine et le sens qu’il a pour nous. Les déplacements ont ponctué l’histoire de l’Homme qui a toujours voulu laisser des traces de son passage : peintures rupestres pour témoigner sur terre, fier drapeau sur la lune pour revendiquer l’espace, mais en mer, quelles traces honorables l’Homme laisse-t-il de son passage ?

L’enfant que nous avons été se souvient d’avoir relié le point à point pour reconstituer un dessin mystère. Reprenant ce jeu intemporel, les étudiants ont été amenés à se réapproprier cette esthétique populaire à travers la signalétique maritime. Animés par les marées, les bateaux ont ainsi posé des accents dans les vagues et le sable, se dissimulant parfois dans l’environnement naturel de l’océan. Corps flottant pouvant amener à la confusion, ils s’échouent à marée basse. Ainsi l’idée devient forme pour passer du jeu d’enfant aux enfants jouant dedans…

2 palettes, 4 modules, 27 cubes, 188 pièces

2015

Sculpture, médium, peinture routière 2015

M’intéressant au casse-tête mécanique et au jeu d’assemblage, j’ai réalisé quatre formes en série de manière à produire 188 volumes que l’on peut assembler.  Les formes sont empruntées à l’univers des jeux éducatifs tandis que la peinture utilisée sert dans la signalétique routière. Cette pièce fonctionne comme un jeu à grande échelle mais aussi sur l’idée d’une activation d’un chantier participatif.

Terre en chantier

2015

Pièce réalisée dans le cadre du «Voyage à Nantes 2015» Coprodution Voyage à Nantes/Ecole de Beaux-Arts de Nantes, Argile, métal, polystyrène, bois, juin 2015 , Nantes

Terre en chantier se fonde sur les champs suivants : le travail, les systèmes, les usages, les liens sociaux, le chantier, la technique, le jeu et l’échelle.

Cette transformation de la matière brute en pièces manufacturées, du bloc de terre argileuse extraite d’une carrière ligérienne au site patrimonial urbain, révèle l’activité de production comme la découverte d’un champ anthropologique.

Constitué d’un faisceau de collaborations et de strates aux sens multiples, Terre en chantier bouleverse les codes de la culture des chantiers, et par extension du travail, pour créer une nouvelle situation, un nouveau système qui révèle nombre d’équivoques et de renversements.

Les pièces d’argile sont empreintes des formes de jeux éducatifs qui s’ajustent les unes par rapport aux autres. Ce tractopelle aux allures de jeu d’enfant surdimensionné en argile marque un contraste culturel face à l’histoire, au patrimoine, à l’architecture. Sa place dans le contexte étonne, surprend, amuse, choque, et remet au cœur des enjeux la place de l’art et ce qu’elle peut révéler de notre Histoire et de nous-même…

Détournement de canal: mémoire au Gwen FH 29

2014

Sculpture en verre et installation d’un bassin de rétention d’eau, bois, bache agricole.

Après l’arrivée du bateau en terres bretonnes et sa démolition navale, tel un phénix « boat » a pu renaître de ses cendres à travers une installation reprenant l’esthétique d’un bassin de retention créée à partir d’un cours d’eau détourné.

Située au canal Saint Martin à Rennes, cette structure est le point de commencement de la narration de nouvelles aventures pour le bateau, cette fois réalisé en verre.

A la manière d’un archéologue-anthropologue, j’ai souhaité réactiver l’histoire en créant une réplique du bateau pour qu’il puisse retourner sur son territoire de fabrication en traversant à nouveau la Manche en la mémoire du «Gwen»FH 29.

Memory of the boat, 2014
Sculpture, réplique bateau, verre

Mur sonore

2014

Sculpture, vue d’exposition, dans le cadre de dauphin résidence, Bordeaux

Afin de comprendre les codes, les usages et les système des chantiers, j’ai investi ces espaces de travail entrainant une familiarité avec les activités liées à la construction, la réparation ou l’exploitation dans l’espace urbain.

Le disque propose une série d’atmosphères sonores retraçant un parcours et une vision sensible du chantier, ses origines, ses évolutions à travers son avancée, et sa mémoire.

L’atmosphère sonore d’un chantier va au-delà de quelques sonorités stridentes. En y prêtant attention, on peut distinguer différentes sources sonores allant de l’engin de travaux en marche, aux machines électroportatives, ou encore au silence, aux compagnons, et au contexte extérieur selon son implantation. 

Le volume du son est ainsi sculpté, taillé, façonné, pour devenir sculpture à l’image du mur du son à franchir. Un tout qui dans le fond comme dans la forme fait écho au travail du bâtiment, son objet même. 

Jeu pour tractopelles

2013

Sculpture-installation, fer à béton, béton, tractopelles, peinture routière,
série photographique, Brest

La philosophie du jeu d’échecs, jeu des souverains et des dieux selon les légendes, est ici transposée dans un univers prosaïque, urbain, terrien.

La mécanique du jeu et de l’univers du bâtiment est mise en valeur à travers un ensemble de sculptures. Créé sur le site d’une entreprise spécialisée dans la construction et la réhabilitation. l’ensemble reproduit les 32 pièces d’un jeu d’échecs ainsi que son plateau réalisé en peinture routière. 

L’ensemble a été activé lors d’une partie jouée par une équipe de chantier (ouvriers, engins). L’aspect très chorégraphique de la pièce souligne pour moi l’idée qu’un chantier est visible de tous et que c’est un espace-temps où les gestes des ouvriers et des machines peuvent facilement être envisagés comme une danse étudiée, précise et répétitive sur un fond sonore très présent. Cette pièce est à mon sens une réinterprétation d’un jeu où traditionnellement silence et minimalisme font loi.

Playground by Jardiland

2013

Photographies d’exposition, bois, verre, pvc, Brest
Projet réalisé dans le cadre de la résidence entreprise playground 2013

Le microcosme de l’entreprise est une source d’inspiration permanente. Mon souhait de transformer Jardiland en aire de jeu et de construction en intégrant les notions qu’impliquent le jardin de la société nouvelle a constitué un nouveau défi.
Un atelier (de bricolage? d’art?) qui déplace le lieu de production et de visibilité de la création artistique pour favoriser une interaction avec le public et l’entreprise a ainsi mis en avant une création de lien social.

Questionnant le rapport du contenu au contenant, la relation à l’art dans un magasin que l’on fréquente en famille le week-end, cette proposition a reçu un accueil étonnant d’autant plus lorsque le « playground » est devenu terrain de jeu spontané d’autres artistes. 

Boat

2013

Sculpture, bois

Prenant comme point de départ deux territoires similaires par leur situation géographique et les activités qui y sont liées (Brest et Falmouth-UK), j’ai envisagé de créer un lien entre eux, lien matérialisé par une traversée en mer.

Une série d’activités a été entreprise (étude des bases de la construction navale, recherche de matériaux et construction d’un bateau). Après douze jours de travail, le bateau était construit. Il ne lui restait plus qu’à prendre la mer.